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Coronavirus : un Toulousain créé le premier dictionnaire du Covid-19

05 mai 2020, 0 commentaires , Dictionnaires généraux

Déjà auteur de plus de cinquante dictionnaires sur des termes techniques ou rares, Henri Goursau, habitant de Saint-Orens-de-Gameville, en banlieue de Toulouse, vient de publier le "DiCovid-19". Il y explique les 210 mots utilisés dans le cadre de la crise sanitaire actuelle. 

Il n’a pas pu s’en empêcher. Depuis sa maison secondaire d’Ayzac-Ost, dans les Hautes-Pyrénées, où il s’est installé avant même le début du confinement, Henri Goursau a écrit un nouveau dictionnaire, son cinquante-septième. Le « DiCovid-19», mis en ligne gratuitement, fait le tour, en 210 entrées, des mots et expressions liés à la crise sanitaire actuelle.

« Coronavirus, Covid-19, gestes barrières, chloroquine, cluster, immunité collective, asymptomatique, etc. Tout le monde utilise ces termes. Cette maladie est devenue une langue particulière, parlée par tous. J’ai été très étonné par l’appropriation rapide que s’en est faite la population, même si certains termes étaient difficiles à prononcer, dont le premier d’entre eux "coronavirus". Entre les confusions et les néologismes, j’ai pensé qu’il serait intéressant de créer un cadre autour de tous ces mots liés à la pandémie actuelle et qu’ils soient mieux compris de la population française, qui vit cette catastrophe sanitaire. », souffle Henri Goursau.

250 heures de travail

Depuis 1982 et son premier ouvrage, le dictionnaire de l’aéronautique et de l’espace (réédité dix fois), il traque les mots techniques pour en faire des « Goursau » publiés par sa propre maison d’édition dont la base se situe chez lui, à Saint-Orens-de-Gameville, en banlieue est de Toulouse.

Après le spatial, l’aéronautique, la cuisine, la finance, le football, les langues régionales, l’ancien technicien aéronautique s’est remis au travail, pendant 250 heures. « Il s’est confiné dans ce nouveau dictionnaire, de 6h30 à 21 heures parfois », déclare en riant Monique, sa femme.

« En fait, chaque mot m’a donné du fil à retordre. Je voulais donner une définition grand public mais en faisant attention aux polémiques et en mettant sans cesse à jour, en recoupant toutes les sources et en observant l’utilisation de ces mots dans la presse. D’ailleurs, on peut toujours m’adresser des suggestions. Je me suis retrouvée à travailler sur les mots comme dans ma jeunesse, c’était passionnant », explique l’auteur.

Henri Goursau s’est notamment penché sur la « distanciation sociale ». « Je ne comprends pas pourquoi on a créé ce mot dérivé de l’anglais, qui est d’ailleurs une mauvaise traduction comme me l’a expliqué mon ami Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe. « Distancing » aurait pu être traduit par « distance » ou « éloignement » car « distancement » est le fait de distancer un cheval dans les courses hippiques. Mais ce mot va rester », souligne l’auteur du DiCovid.

La dépêche du Midi - Emmanuelle Rey

 

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